Parcours d'alumni : Oualid Adlouni, diplômé du cursus Coopération internationale


Pour clôturer l’année, HELMo Alumni met en lumière le parcours de Oualid Adlouni, diplômé en Coopération internationale en 2016. Dès ses études, Oualid s’imprègne des valeurs portées par cette formation. Après son diplôme, il poursuit son apprentissage dans différentes directions, guidé par une forte curiosité. Peu à peu, son projet émerge : il raconte comment, il y a quatre ans, il a ouvert le Café Ubuntu, près de la gare des Guillemins. Plus qu’un simple lieu où déguster un café torréfié sur place, le lieu porte une vision qui reflète ses convictions.
Son parcours
Originaire du Maroc, Oualid arrive en Belgique à 16 ans. Après des études en sciences-physique, il se tourne vers les Sciences sociales, à Saint-Louis puis à Saint-Raphaël (Aywaille). Après le secondaire, il entame une formation à la marine marchande à Anvers, mais réalise vite que ce n’est pas sa voie. Par hasard, il découvre le bachelier en Coopération internationale (en partenariat avec la HEPL) dont le contenu et l’ouverture sur le monde le séduisent. Il s’inscrit juste avant la session de janvier et réussit ses premiers examens.
Les enseignants, souvent actifs dans le milieu associatif liégeois, éveillent sa curiosité. Oualid s’engage alors dans plusieurs associations (CNCD-11.11.11, Entraide et Fraternité…) en parallèle de ses cours. « C’était formateur et motivant de découvrir ces structures et de contribuer à faire évoluer le bachelier », explique-t-il.
En deuxième année, il réalise un stage dans une ONG au Pérou, centrée sur la récolte de fonds. En troisième année, il choisit le CADTM, où il anime des activités de sensibilisation et découvre une approche plus analytique et pédagogique du travail associatif.
Un besoin d’apprendre
Diplômé en 2016, Oualid poursuit avec un master en Population et Développement à l’ULiège, mais n’y trouve pas de réelle plus-value. Il cumule engagements et études, jusqu’à ressentir de la lassitude face au peu de changements concrets. Il bifurque vers un master en Ingénierie et Actions sociales et effectue un stage sur la perception de la coopération au développement dans le milieu académique.
Peu à peu, l’idée d’entreprendre prend forme. En 2018, une spécialisation en logistique à la HE Charlemagne lui fait découvrir le secteur du café. Il se forme ensuite en Italie et se passionne pour la torréfaction. Il se documente, voyage dans des salons spécialisés, postule à l’étranger et décroche un emploi à Paris dans une petite entreprise familiale.
Pendant deux ans et demi, il affine ses connaissances : dégustation, torréfaction, économie du café. En 2021, il se sent prêt à lancer son projet. Avec sa compagne, ils sillonnent la France avant de choisir Liège, où Oualid peut compter sur un solide réseau. Les choses s’enchaînent : il récupère du matériel, trouve un local, et reçoit le soutien de ses proches pour finaliser le projet. « Rien n’a été simple, on a beaucoup improvisé mais tout s’alignait », sourit-il.
Le Café Ubuntu
Le Café Ubuntu ouvre en 2021. L’idée : un lieu pour créer du lien, diffuser des savoirs et soutenir l’artisanat local. On y trouve du café torréfié maison, principalement importé du Pérou via une coopérative équitable, de la petite restauration à base de produits locaux et une activité de torréfaction BtoB pour une dizaine de clients, qu’il espère développer davantage.
Oualid privilégie la filière de café de spécialité (4 % de la production mondiale), traçable et éthique, loin de la filière de commodité (95 % du marché). Il veille aussi à un fonctionnement horizontal pour impliquer toute son équipe et favorise les circuits courts et partenariats locaux.
Son ambition : faire du Café Ubuntu un tremplin pour d’autres projets et talents. « Je veux que chacun s’y sente libre de créer et de partager ».
Et après 4 ans ?
« Je suis heureux du chemin parcouru, même si c’est exigeant. L’essentiel est de rester fidèle à ses objectifs », partage Oualid.
Son message aux jeunes
« Quand on choisit une orientation, il faut y trouver du sens, qu’elle s’aligne avec nos valeurs. Et au fil du temps, on peut réinventer ses objectifs. Chaque compétence acquise me sert aujourd’hui. Rien n’est jamais inutile. On peut se tromper, changer... et même si on vit dans un monde flou, on peut en devenir acteur. Gardez confiance, vous finirez par trouver ce qui vous fait vibrer», conclut-il.
Petit conseil
« Aussi motivé soit-on, il ne faut pas s’oublier. Il faut apprendre à doser son énergie, se respecter. Le corps et le mental ont des limites, il faut en prendre soin pour durer. »
« Et si quelqu’un a des doutes, veut parler ou s’inspirer : vous êtes les bienvenus. »