L’e-santé mentale, l’utilisation de dispositifs numériques pour la santé mentale, se développe avec l’impulsion des progrès technologiques, le soutien de l’économie numérique et le renforcement de la référence à la neurologie en psychiatrie. Ce développement rapide est disruptif au sens de Steigler. Il est trop rapide pour permettre un délibération démocratique ou scientifique.

Les professionnel·le·s de la santé mentale, les usager·ère·s des services et les aidant·e·s proches sont les premier·ère·s concerné·e·s par ce développement et par l’arrivée massive des dispositifs. On compte plus ou moins 100.000 applications dédiées à la santé mentale dont la durée de vie est en moyenne de deux à trois ans.

Face à ce développement, les professionnel·le·s, les usager·ère·s et les aidant·e·s proches sont en demande d’outils pour pouvoir comprendre et se construire un positionnement par rapport à tous ces dispositifs. En effet, ces derniers ne sont pas neutres, ils apportent un changement aux organisations, aux pratiques, aux soins, aux suivis, aux définitions des troubles…

Cette recherche vise à proposer un moyen pour soutenir la délibération démocratique à propos de ces dispositifs en favorisant le développement d’une posture évaluative technocritique. Il s’agirait de s’autoriser à se mêler des technologies et de leurs utilisations dans la santé mentale sans devoir être un·e expert·e en informatique.