Article Février 2022

HELMo Alumni a rencontré Hélène Menschaert, diplômée Marketing en 2004.

Après un parcours à l’international dans le marketing événementiel, Hélène travaille chez Life comme Hospitality Manager pour le nouvel espace de co-living créé l’an dernier sur le site du Val Benoît. Elle nous raconte son parcours.

Parcours scolaire

Originaire de Verlaine, Hélène poursuit ses secondaires à l’Abbaye de Flône. A la fin de sa sixième, elle n’a aucune idée de ce qu’elle aimerait faire. « C’était un peu stressant », raconte-t-elle. C’est en regardant l’interview du Marketing Manager de l’office du Tourisme d’Ostende, expliquant les actions mises en place pour dynamiser sa ville, qu’Hélène découvre le concept de Marketing. Elle se projette dans le métier et se renseigne sur les formations qui existent. C’est comme ça qu’elle s’inscrit à HELMo en Marketing.

Assidue au cours, car elle a besoin d’être dans l’expérience pour intégrer la matière, Hélène apprécie particulièrement les travaux pratiques et concrets. Elle se souvient surtout des cours de Françoise Gabriel et de sa deuxième année, beaucoup plus pratiques qu'en première. Les travaux de groupe la marquent aussi « c’était parfois compliqué quand tous les membres ne jouaient pas leur rôle mais en même temps c’était très formateur parce que ce genre de travail révèle le besoin de cohésion pour travailler en équipe ».

En troisième, son stage en Espagne ayant capoté, Hélène se retrouve au Luxembourg chez Archipel, une boîte de com’ du secteur d'Inflight Media et de Custom publishing*; « Je n’avais jamais entendu parler de ces matières ». Après quelques semaines, elle se retrouve à Londres pour faire du benchmarking auprès de grosses boîtes qui développent le magazine d’entreprise, un outil de com’ corporate. « J’avais ce côté « babyface » mais en même temps, du haut de mes 1.80 m, j’avais une certaine assurance et l’audace. Et je me suis retrouvée propulsée, avec mon anglais approximatif, à choisir les prestataires pour la boîte où je faisais mon stage », raconte-t-elle, amusée.

« Avec le recul je me rends compte que pendant mon bachelier, j’ai acquis une approche globale qui nous permet de nous adapter à n’importe quel secteur et n’importe quel milieu. Ce n’est que bien après mes études que j’ai compris pourquoi j’avais des cours de statistiques, des notions de public-cible… On a acquis les bases et une vision technique du métier et on a les clés pour aller sur le terrain, en immersion ».

Premières expériences professionnelles

Après son stage, la boîte lui propose de l'engager mais elle décide de poursuivre sa formation et de faire un stage dans l’événementiel. Elle se donne à fond et son stage se transforme en pemière expérience professionnelle. "J'ai été un peu exploitée mais cela faisait partie du jeu. C'est une super expérience, en tant que jeune, qui t'oblige à prendre sur toi et à te dépasser. Apprendre de l’adversité est la meilleure école, et puis vient le moment où tu atteins ta limite, il faut te respecter et dire « Stop » », poursuit-elle.

Toujours au Luxembourg, elle trouve un job chez Smets, une entreprise star du secteur du prêt-à-porter et de la décoration d’intérieur qui compte un concept store, de nombreux magasins, un restaurant, … comme Assistante Manager. Elle y reste 8 mois. Son rôle est de manager les équipes, dynamiser les vitrines en fonction des thèmes et des collections.

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Hélène lance sa boîte

« Le job me plaisait énormément chez Smets mais je me trouvais trop jeune pour faire 9-18 h au même endroit tous les jours », raconte-t-elle. Un ancien collègue lui propose de s’associer avec un graphiste pour créer une nouvelle boîte évènementielle. Ils se lancent dans l’Event Corporate, elle s’occupe de l’aspect conceptuel et opérationnel, Stéphane du volet commercial et David de la créa'.

Ils voient grand et même si au départ leur bureau fait 5m2, ils grandissent vite et engagent jusqu’à 15 employés. Ils réaffectent la vieille usine de porcelaine de « Villeroy&Boch » en salle d’une capacité de 900 personnes, à côté du château, en plein centre-ville. Teambuilding, lancement de produits, fêtes du personnel, inaugurations, etc, ils remportent de nombreux marchés. Hélène voyage beaucoup pour s’inspirer sur les salons professionnels. Elle se spécialise dans l’organisation d’Incentives (Outgoing) et propose des concepts sur-mesure de voyages, outil marketing puissant que les entreprises utilisent pour remercier leurs employés et leurs meilleurs clients. « J'imaginais des moments magiques, hors du temps et éphémères dans un environnement unique qui favorisait les échanges et créait des souvenirs », explique Hélène.

Le crash de 2008 change la donne

En 2008, c’est la crise financière ! Les entreprises réduisent les budgets et toute dépense ostentatoire est mal perçue. Le secteur de l’évènementiel est l’un des premiers impactés. L’agence se repositionne comme DMC (Destination Management Company) et met en valeur le Luxembourg (Incoming). C’est une destination business au cœur de l’Europe, moins glamour et plus abordable, avec de multiples possibilités quand on est créatif. Mais ça ne suffit pas.

La vision des associés diverge sur la restructuration à opérer et Hélène préfère s’arrêter. Elle se lance en freelance et est mandatée pour organiser la 1ère convention européenne de l’immobilier.

"C’était une période difficile car j’étais désabusée et fauchée. Il fallait se réinventer mais je n’ai pas eu peur et j’ai rebondi". En 2010, un ancien client l’engage pour organiser l’anniversaire des 20 ans de Lombard International Assurance. Elle s’aperçoit que les équipes en interne outsourcent tout l’opérationnel à des agences. Forte de son expérience et de son carnet d'adresse, elle propose de réorganiser le travail pour que les équipes gèrent de A à Z l’organisation des événements, dans plus de 15 pays.

Changement de cap

Après 12 ans d’une vie à 100 à l’heure où Hélène voyage à l‘étranger la semaine pour organiser des événements d’envergure de New-York aux fjords d’Oslo, en passant par la Sicile,… par la force des choses, l’outil puissant des Incentive est impacté par un changement de loi qui impose aux bénéficiaires de ces « cadeaux » de les déclarer en avantages en nature. L’outil marketing est délaissé.

Dans le même temps, la digitalisation arrive. Les podcast, le streaming prennent de plus en plus de place. « Dématérialiser l’événementiel m’intéressait moins », confie Hélène. « Pour moi, vivre en présentiel est incomparable », enchérit-elle. « Je ne m’y retrouvais plus trop ». Elle passe en période de transition, comme entre chaque job, et s‘occupe du lancement d’un restaurant.

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Retour aux sources

Dans le même temps, Hélène tombe enceinte d’un petit garçon et elle a besoin de retrouver ses racines. « A l’âge de 15 ans j’avais envie avec force de quitter mon village et de découvrir le monde. Avec l’arrivée de mon bébé, j’ai eu besoin de partager avec les gens et de revenir chez moi ».

En 2017, elle rentre en Belgique. Elle se dit qu’avec ce qu’elle a vu et expérimenté ailleurs, elle a les yeux pour redécouvrir son « chez soi » et le valoriser. Justement un poste s’ouvre à la Maison du tourisme de Huy-Waremme. Elle postule et est engagée.

Elle se lance un nouveau challenge : conceptualiser la nouvelle Maison du Tourisme, résultat de la fusion de 27 communes et lancer une stratégie de marketing territorial forte autour du nouveau branding « Terres-de-Meuse ».

Hospitality Manager

En 2020, elle a envie d’autre chose. « Ce que je ne connais pas m’attire parce que c’est innovant » .

Life, le promoteur immobilier qui a acheté l'ancien institut de Mécanique du Val Benoît pour apporter des solutions de logement à la nouvelle génération et créer un espace de co-living, vient la chercher pour gérer le lancement du projet. En 4 mois, l’espace est complet. Depuis elle consolide l’organisation et peaufine ce projet-pilote pour le proposer à d’autres villes.

Son apport au sein de HELMo

A HELMo, Hélène est aussi l’initiatrice de la Formation Continue en Marketing événementiel. En effet, c’est en croisant un vieux copain de HELMo, alumni du cursus Assurances, qui donne quelques heures dans le cursus Assurances et Gestion du risque, en plus de son travail en entreprise, qu’Hélène a l’idée de partager son expérience. Elle propose à la directrice du cursus en Marketing, Nicole Stassinet, de compléter la formation initiale du bachelier en marketing en abordant le chapitre du marketing événementiel. La grille horaire du bachelier étant déjà complète, Nicole Stassinet lui propose de lancer une Formation continue sur 30h. Hélène dispense la formation durant les premières années puis passe le relais.

Aujourd’hui ?

Maman d’un petit garçon de 7 ans, célibataire, sportive, Hélène vit actuellement dans sa région natale. Pour recréer des liens depuis son retour, elle pratique à nouveau son sport d’ado, le basket, en P3, et le yoga? « C’est important de garder du temps pour soi », explique –t-elle.

Son leitmotiv ? Optimiste et orientée solution, Hélène n’a pas souvent l’impression de travailler et elle défend la valeur « engagement » : « Si tu t’engages, fais-le, et si tu le fais, fais-le bien ! », dit-elle.

Son conseil ? Hélène a expérimenté énormément de petits boulot dans sa jeunesse et estime que ça lui a forgé le caractère et donné confiance en ses capacités. «Il faut oser et se faire confiance, en restant humble », conclut-elle.

Ce qui la fait avancer ? La curiosité. « Je suis toujours attirée par ce que je ne connais pas ».

Hélène ne ferme aucune porte et suit son étoile « Je m’enrichis sur le chemin parcouru, je reste ouverte dans le but de créer de la valeur partout où je passe ».

On lui souhaite encore plein d’étoiles dans les yeux et sur son chemin…

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Le co-living correspond à une nouvelle manière de vivre des jeunes générations. Les jeunes ne cherchent plus à vivre seuls dans une grosse maison. Ils passent par une période de transition et apprécient partager des espaces. Le co-living c’est le luxe accessible à tous, sans devoir l’entretenir soi-même. C’est une nouvelle manière de vivre. Ce concept intéresse aussi d’autres générations et d’autres publics, des retraités, des divorcés, des expat, des sinistrés des inondations partagent à présent l’espace avec les jeunes travailleurs.