Objectifs

Comment accompagner les enseignant·e·s en sciences humaines dans leur travail, leur mission de former nos élèves à s’intéresser au monde qui les entoure ? Comment permettre aux jeunes de l’étudier de manière critique pour mieux le comprendre et ainsi s’emparer des enjeux et multiples défis d’aujourd’hui et de demain ? Telles sont les questions dont s’est emparé le consortium C6 depuis 2016. Il a établi, construit et développé une série de principes qui guident ses réflexions et productions. Pour insuffler une direction à notre travail et à la construction de nos séquences, nous nous sommes appliqués à définir 6 principes :

1. Croiser, articuler savoirs savants (dans l’état et l’évolution actuels des connaissances des différentes disciplines), démarches de recherche scientifique et enjeux sociétaux. Le consortium « Sciences humaines » a fait le choix d’élaborer des outils qui permettent aux enseignant·e·s de réfléchir à une série de « nœuds épistémologiques » transversaux (se questionner, pratiquer le terrain, négocier un projet commun…) et ce, dans une optique intégrative et pluridisciplinaire, en croisant les regards des différentes disciplines qui composent le champ des sciences humaines. Les membres du consortium se réunissent aussi autour de la conception qu’apprendre les sciences humaines, c’est :

  • apprendre les sciences humaines, c’est-à-dire des contenus disciplinaires ;
  • apprendre à faire des sciences humaines, c’est-à-dire apprendre des techniques et méthodes de recherche ;
  • apprendre sur les sciences humaines, c’est-à-dire apprendre à propos de leur histoire, leurs usages et les enjeux de leur développement.
2. Ne rien dire que nous n’ayons fait nous-mêmes (séquences réalisées autour du Moulin didactique) : pratiquer l’isomorphisme… Pour construire un outil (une séquence), nous avons nous-mêmes utilisé les démarches que nous souhaitons voir implémentées dans une classe. En effet, pour devenir auteurs d’une séquence (création d’un ensemble d’activités d’apprentissage), nous devons commencer par découvrir, maîtriser notre sujet. Apprendre à faire nous-mêmes ce que nous demanderons aux élèves de réaliser pour qu’ils deviennent à leur tour auteurs de leur connaissance à propos de la réalité du monde qui les entoure. Nous allons appliquer une démarche de recherche scientifique, vivre les mêmes expériences et postures tout comme les élèves devront le faire au cours de la séquence, afin de passer du niveau amateur au niveau semi-expert.

3. Partir du réel, de la vie des gens d’aujourd’hui. Notre point de départ, ce sont des faits observables qui sont ensuite questionnés et appréhendés progressivement au cours des séquences. Cette démarche vise à percevoir toute la complexité (les différents aspects et dimensions qui interviennent, éclairent) et la conflictualité (les différents acteurs et leurs points de vue, les « gagnants » et les « perdants ») de ce qui se joue (enjeux sociétaux).


4. Se fixer comme objectif d’éduquer à la citoyenneté : ici, la citoyenneté est liée aux problèmes de société et d’environnement, à l’ouverture au monde et à l’esprit critique.

5. Promouvoir et utiliser e-classe. Nous avons en effet observé que l’outil numérique « e-classe » réalisé dans le cadre de la promotion du Pacte pour un enseignement d’Excellence demeurait peu connu de la communauté enseignante. Nous aimerions par conséquent incorporer son utilisation lors de nos formations afin d’en faire la publicité auprès du public enseignant.

6. Créer et entretenir les contacts au sein d’une communauté numérique, autour de notre outil « Tout fait savoir au bon moulin didactique » et des dispositifs qui le mettent en œuvre (Alibaba… sésame montre-toi !, Herve… y a-t-il un ver dans l’assiette ?, Quand les sorcières balaient les stéréotypes de genre…, et Complotisme, sans l’ombre d’un doute…).

C’est sur la base de ces six principes que nous avons entamé la conception de nos dispositifs pédagogiques.

Méthodologie

Nous créons chaque année, depuis maintenant 8 ans, deux dispositifs pédagogiques à destinations de professeur·e·s du tronc commun. Nous proposons des formations continues pour présenter et faire vivre les dispositifs afin que les enseignant·e·s volontaires s’en emparent et les expérimentent dans leurs classes. Nous entamons alors un processus de validation en allant observer et interroger les enseignant·e·s et leurs élèves sur le dispositif qu’ils/elles viennent de vivre. Nous réalisons ensuite un rapport de validation du dispositif qui est soumis aux autorités responsables du consortium afin qu’elles le contrôlent et le déposent sur e-classe.

Résultat(s)

En fonction des dispositifs pédagogiques proposés aux enseignant·e·s, une évolution positive et significative dans la pratique de la démarche de recherche en sciences humaines des professeurs et de leurs élèves. Une augmentation de leurs connaissances des thèmes étudiés dans les différents dispositifs pédagogiques.

Partenariat

Toutes les écoles volontaires en FWB et les opérateurs de formations

Équipe de recherche

  • Pascale Kaison (pédagogue)
  • Catherine Stevens (géographe)
  • Julie Halleux (historienne)
  • Emmanuel Siquet (sociologue et pédagogue) - (0477/67.16.14)

Durée

Depuis 2016 jusqu’à aujourd’hui