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Évaluation à distance : HELMo mise sur l’open source, les outils existants et les évaluations combinées.

Pour le 27 avril 2020, les étudiants des Hautes Écoles et des universités devront connaître les modalités précises et les horaires de leurs examens de ce semestre. Pour beaucoup d’établissements, les examens seront organisés totalement à distance, et ce pour la première fois.

Afin de soutenir les équipes au niveau des modalités d’évaluation, le Collège de direction de HELMo et le service E-learning ont mis en place une page web destinée à aider les enseignants du supérieur, dans le choix des modalités d’évaluation de juin et d’août.

Le SAMU-Learning (enseignement à distance en situation de crise) a nécessité des adaptations des processus d’apprentissage, des contenus enseignés et des objectifs visés. Il est temps maintenant d’en adapter les modalités d’évaluation dans une urgence légèrement plus modérée.

Pour HELMo, il est important de miser sur les outils déjà à disposition et de préserver les valeurs qui lui sont chères. Et même si le choix final restera celui de l’enseignant en tenant compte de ses équipes, de ses étudiants et de son contexte, HELMo veut mettre en avant les outils Open-Source et les évaluations combinées.

L’Open source coule dans les veines du service e-Learning depuis longtemps et il n’est pas question de se laisser dépasser par les évènements pour bousculer ses valeurs.

Même s’il convient de remercier les équipes EdTech du monde entier qui ont proposé leurs services en tant de crise, il serait hasardeux de choisir maintenant des outils temporairement gratuits, à utiliser dans l’urgence, sans mise en place de formation de qualité. Cela risquerait de complexifier encore davantage les choses au lieu de faciliter le travail des équipes. Surtout s’il s’agit d’abandonner ensuite ces outils. Misons donc sur les outils déjà à disposition tant que possible. À HELMo, plus de 50 tutoriaux ont été construits rien que sur l’usage de la plateforme d’apprentissage Moodle, il convient de mettre à profit ce travail aujourd’hui pour assurer la continuité pédagogique actuelle, mais également l’apprentissage avec le numérique d’après Covid-19. Ces documents ont d’ailleurs été lus plus de 2500x, dans le monde entier, depuis le début du confinement.

Une évaluation du type QCM qui vérifierait une maitrise des concepts théoriques d’un cours est à proscrire en temps de pandémie (stressant, non sécurisé, question « googlables », etc.) . Cependant, avec des groupes de plusieurs centaines d’étudiants, certains enseignants sont démunis et essaient tant bien que mal de transposer ce type d’évaluation au monde numérique. Un travail à remettre pose aussi question (l’étudiant l’a-t-il réalisé seul, démontre-t-il sa maitrise en temps réel des concepts théoriques, etc.). Comme vous le percevez, pratiquement aucune évaluation n’est totalement valide et sécurisée, c’est pourquoi il est intéressant également de se pencher sur les évaluations combinées. Cela ne signifie pas qu’il faille proposer plusieurs examens aux étudiants ! Il s’agit plutôt ici de diviser un examen en plusieurs parties qui soient le moins possible énergivores pour l’apprenant comparativement à un seul examen. Par exemple, proposer une question ouverte sous la forme d’un devoir à rendre puis interroger les étudiants en vidéoconférence sur ce devoir, lors d’un court oral (<5min).

Les pistes numériques proposées par le service e-learning de HELMo, ne combleront pas à 100% les besoins pédagogiques « du temps normal », c’est mission impossible ! Cependant quelques conseils peuvent aider les enseignants à s’adapter, tant que faire se peut à la situation d’évaluation.

  • faire une sélection d’un mode d’évaluation adapté à la situation et non obligatoirement fidèle à la projection initiale, « … garder en tête également que cette période est transitoire et exceptionnelle.» (Pensera, 2020)
  • prioriser des parties de matière à évaluer, « Il va sans doute falloir faire le tri entre ce qui est indispensable et ce qui pourra être évalué autrement, plus tard, ou abandonné vu les circonstances » (Université de Sherbrooke, 2020)
  • collaborer entre collègues de cursus sur le planning des examens et ses exigences, sur le temps de travail et d’étude de l’étudiant, « Il est en effet important que, mises côte à côte, les modalités d’examen retenues ne conduisent pas l’étudiant·e à une tâche impossible. Tel serait, par exemple, le cas si un grand nombre de travaux devaient être rédigés par l’étudiant·e, qui plus est, devant être remis à des dates rapprochées ». (UCL, 2020)
  • privilégier au maximum les outils numériques simples et habituels et coordonner les choix d’outils, « Utilisez prioritairement les outils institutionnels habituels et déposez les documents dans les espaces prévus. » (Université de Sherbrooke, 2020)
  • distinguer deux contextes d’apprentissage : celui « d’avant le confinement » et celui « du pendant le confinement », « l’emergency remote teaching n’est pas la mise en place d’un enseignement à distance ; les étudiants sont aussi bousculés dans leurs habitudes » Hodges, Moore, Lockee, Trust et al. (2020)
  • guider l’étudiant dans l’organisation de son travail, « Incitez les étudiants à se créer un emploi du temps » (Université de Sherbrooke, 2020)
  • prétester et s’entrainer sur les outils avec les étudiants. « Ce que vous évaluez devrait cibler l’essentiel et permettre de vérifier que les étudiants ont bien appris ce que vous souhaitiez (même niveau, même type de tâche) et ce que vous les avez entrainés à faire (même niveau, même type de tâche ou éventuellement un peu plus facile à l’évaluation qu’à l’entrainement) ». (Pensera, 2020)

🙏 Prenez-soin de vous et faites de votre mieux chers enseignants et chers étudiants !